Les tiques vous aiment !
Les tiques sont des arthropodes hématophages, c’est-à-dire qu’elles se nourrissent de sang d’animaux (chevreuil par exemple) ou d’humains. Ce repas est indispensable pour leur reproduction.
Ces tiques peuvent être parasitées par des microbes, qu’elles peuvent transmettre ensuite à l’homme par régurgitation. On est dans le cas d’une maladie vectorielle, le vecteur étant la tique.
L’un de ces microbes peut être une bactérie de l’espèce Borrelia, entraînant une possible maladie de Lyme, dont vous avez tous entendu parler ; en revanche la maladie de Lyme n’est pas contagieuse. Elle ne peut pas se transmettre par contact direct avec un animal malade, ni d’une personne à une autre.
Par ailleurs, toutes les tiques ne sont pas infectées par la bactérie responsable de la maladie de Lyme, mais elles peuvent l’être par d’autres microbes, seuls ou concomitament(co-infection), par exemple par d’autres borrélies ou par des virus (Est de la France), dont le Flavivirus qui entraîne une atteinte neuroméningée pouvant aller jusqu’au coma et à la mort ; il existe toutefois un vaccin conseillé à certaines professions exposées. Les tiques peuvent également être infectées par des parasites de type Babésie, responsable de la piroplasmose, et par d’autres bactéries encore.
Où trouve-t-on les tiques ?
Elles vivent dans les zones boisées et humides, les herbes hautes des prairies et les parcs forestiers, mais aussi urbains. La plupart du temps, et contre les idées reçues, les tiques nous attaquent par les jambes. Fortes chaleurs et sécheresse ne leur sont pas favorables. La maladie de Lyme est peu fréquente en région PACA. Par ailleurs, les tiques ne vivent pas au-dessus de 1500 mètres.
Quelles sont les personnes exposées ?
Les professionnels qui travaillent dans la nature, à savoir bûcherons, agents ONF, garde-chasses garde-pêches, etc. Mais en ce qui nous concerne, les randonneurs bien sûr, les campeurs, les ramasseurs de champignons, etc.
Quand le risque est-il maximal ?
Entre avril et novembre.
Les meilleurs moyens de prévention
Porter des vêtements longs qui couvrent les bras et les jambes, un chapeau, et rentrer le bas des pantalons dans les chaussettes.
Utiliser des répulsifs par imprégnation des vêtements et par application sur la peau. Demander son avis à votre pharmacien. Attention toutefois aux contre- indications chez la femme enceinte et les enfants. Certains produits sont aussi plus ou moins écologiques…
Que faire en revenant d’une activité dans la nature ?
Certaines règles sont à connaître. Plus une tique reste accrochée longtemps, plus elle risque de transmettre la bactérie. La contamination se fait après 24 heures au minimum. En dessous de 6 heures, le risque de transmission est quasiment nul. Donc, quand je rentre de rando, le mieux est de m’astreindre à « l’épouillage ». En effet les tiques s’accrochent par leur rostre dans les régions corporelles cachées et humides : les cheveux, derrière les oreilles, les creux des genoux, les aisselles et les régions génito-anales. L’inspection est à faire devant un miroir si l’on est seul, ou avec l’aide d’un proche.
Une astuce pour décontaminer ses vêtements, valable aussi pour d’autres hôtes indésirables comme les punaises de lit : mettre ses vêtements dans un petit sac poubelle et le mettre 20 minutes au congélateur. Toutes ces petites bêtes qui vous aiment et vous veulent du mal seront éradiquées.
Et si je suis piqué ?
Comment retirer la tique ?
- Ne pas mettre de produit sur l’intrus (éther par exemple, qui va entraîner des régurgitations chez la tique).
- Ne pas l’arracher avec ses ongles et ses doigts. Là aussi, vous pressez son abdomen, ce qui entraîne des régurgitations.
- Utiliser un tire-tique (vendu en pharmacie). Saisir la tique au plus près de la peau à l’extrémité de sa tête, tourner et tirer doucement. Désinfecter la peau avec un antiseptique.
- Utiliser une pince fine. Saisir la tique, là aussi au plus près de la peau au niveau de son rostre, sans appuyer sur son abdomen et tirer vers le haut. Toujours désinfecter.
-Avec un fil de coton, ou mieux avec un fil de pêche, nouer au plus près de la peau et tirer la tique.
Si malgré ces précautions je déclare la maladie de Lyme ?
On observe plusieurs stades évolutifs.
- Stade I. Dans les 3 à 30 jours après la piqûre, le premier signe peut être l’apparition d’une plaque rouge (érythème) et ronde qui s’étend en cercle ( c’est le fameux érythème migrant). Consultez rapidement votre médecin. Cet érythème disparaît en quelques semaines à quelques mois.
- Stade II. Si la personne n’est pas traitée par un antibiotique adéquat, des signes neurologiques (une paralysie faciale ou l’atteinte d’autres nerfs et du cerveau) peuvent apparaître. On peut voir également une atteinte des articulations sous forme d’arthrite et une atteinte d’autres organes comme les reins, le cœur et le foie.
- Stade III. Au bout de plusieurs mois ou années sans traitement d’emblée s’installe une forme chronique très invalidante : une grande fatigue, une atteinte grave des nerfs, des articulations, du cœur et de la peau.
En résumé
- Avant une activité dans la nature, je couvre mes bras et mes jambes avec des vêtements longs.
- Après une activité dans la nature, j’inspecte soigneusement mon corps.
- Après avoir été piqué par une tique, je surveille la zone piquée pendant un mois. Si une plaque rouge et ronde s’étend en cercle à partir de la zone de piqûre, je dois consulter rapidement un médecin.
Dr Belotti, CD
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Notre propos aujourd’hui n’est pas de traiter la pharmacie en conditions extrêmes : montagnes, déserts, Grand Nord, tropiques. Mais de proposer ce qui est tout simplement utile à une rando classique, d’une journée ou de quelques jours. Cette liste se veut donc simple, légère, et doit répondre à des besoins de pathologies courantes. Conseillons d’abord un petit flacon de gel main désinfectant, important pour ne pas contaminer la plaie du soigné, et éviter aussi que le soignant se contamine. Indispensable, un désinfectant sous forme uni dose. Pourquoi cette forme ? Pour son faible poids, mais surtout parce qu’un flacon de Bétadine®, Hexomédine® ou Plurexide® une fois ouvert s’oxyde rapidement et perd son pouvoir désinfectant. Pensez aussi aux bandes auto-adhésives type Coheban™, très pratiques pour réaliser une contention locale et même une compression en cas de saignement important. Un particulier non-médecin ne doit pas donner de médicaments à un tiers. Toutefois, avec l’accord d’un médecin, si vous avez la chance d'en avoir un dans votre association rando, le paracétamol est bien utile en tant qu’antalgique sans effet secondaire notable à la dose de 1 gramme pour un adulte (Dafalgan®, Efferalgan®, Doliprane®). Pensez aussi au soleil : ami indispensable, même si ce printemps il se montre très timide, il peut aussi faire mal : brûlures, vieillissement prématuré de la peau, cancers cutanés. Pour éviter ces désagréments et ces dangers, surtout si vous avez le type de peau que l’on peut qualifier d’écossaise, caractérisée par une carnation blanche avec taches de rousseur, cheveux roux (ou blonds) et yeux bleus, protégez-vous avec une crème solaire à indice de protection totale. Renouvelez les applications locales toutes les 3 à 4 heures. Une protection pour la tête n’est pas à négliger, et le port de lunettes solaires indice de protection 3 à 4 est fortement recommandé. A l’occasion d’une autre chronique, nous parlerons des envenimements et des chocs allergiques. A très bientôt ! |
Un flacon gel main pour le soignant, avant et après les soins Paracétamol Une paire de ciseaux Trois dosettes de désinfectant (Chlorhexidine) Cinq compresses Pansements hydro colloïdes Pansements de type Urgo® pour petites plaies Une bande auto-adhésive de type Coheban™ pour entorses, compression, contusions Un rouleau type Velpeau strap
Penser aux rappels de vaccination (tétanos) N° Urgences : Pompiers : 18 - Samu : 15 - Samu portable : 112
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